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UN PEU D'HISTOIRE.... (Liée aux bifaces)
Vayson de Pradenne (1888-1939):
A introduit le mot biface dans la nomenclature des outils préhistoriques en 1920.
"Le caractère de la taille sur les deux faces est très net et très important au moins au point de vue morphologique. Tous les instruments qui ont en commun ce caractère méritent donc un nom spécial. Celui de "biface" parait convenable car il est bref, facile, indique ce qu'il veut signifier et rien d'autre".
Auparavent, les termes de hache diluvienne, hache chelléenne, coup de poing, étaient utilisés.
 
Gabriel de Mortillet (1821-1898):
Ses recherches en géologie et son enseignement de la préhistoire le conduisent en 1872 à établir un cadre chronologique qui sera longtemps le principal système de référence, avec la succession chelléen, acheuléen, moustérien....Nous lui devons le terme acheuléen qui provient du site de Saint Acheul, près d'Amiens, où fut trouvé un outillage caractéristique et le plus significatif de cette culture. Le mot acheuléen est utilisé désormais partout dans le monde pour les industries à bifaces.
Le moustérien doit son nom à la grotte du Moustier (commune de Peyzac-le-Moustier) en Dordogne; l'abri supérieur est le site de référence, fouillé par Lartet et Christy dés 1860,
 
François Bordes (1919-1981):
Ancien professeur de géologie et de préhistoire, fondateur de l'Institut du Quaternaire à Bordeaux, il fût également Directeur des Antiquités Préhistoriques d'Aquitaine.
Il dirigea des fouilles (au Pech-de-l'Azé, à Combe Grenal, à Corbiac,...), fit de la taille expérimentale, et dressa une liste de types d'outils du paléolithique inférieur et moyen; ceci permit de faire des comparaisons entre industries (méthode statistique Bordes) et de mettre en évidence plusieurs faciès dans le moustérien.
Il tenta en 1961 une classification générale des bifaces se basant non seulement sur des aspects morphologiques mais aussi en essayant de trouver des critères objectifs, fondés sur des mensurations, pour définir différentes catégories.
La classification de François Bordes est encore très souvent utilisée; c'est également celle qui a servi de structure à ce site.
 
Chelléen:
Le chelléen (du nom de la ville de Chelles) fût réservé autrefois aux industries grossièrement taillées et aux bifaces à profil sinueux mais il disparut car Henri Breuil le remplaça finalement par l'abbevillien.
Les bifaces qui avaient été trouvés en Seine et Marne dans les carrières de Chelles étaient dans des sédiments remaniés (solifluxion) et leurs tranchants rectilignes leur conféraient un caractère plus évolué, de type acheuléen; de ce fait, le site de Chelles, bien que retenu un temps par Gabriel de Mortillet, fût  abandonné comme site éponyme.
 
Abbevillien:
L'abbevillien doit son nom à la ville d'Abbeville connue pour ses différents gisements de la haute terrasse de la Somme et prospectés par de nombreux préhistoriens dont Boucher de Perthes.
Ce terme d'abbevillien n'est plus employé désormais comme faciès industriel mais pour désigner encore une catégorie de biface "de type abbevillien" car taillé à grands enlèvements, aux arêtes sinueuses et à larges surfaces naturelles de matière première. Ce type de biface abbevillien peut se rencontrer tout au long de l'acheuléen, et même parfois au moustérien.
 
Le Moulin-Quignon:
"Le Moulin Quignon", près d'Abbeville, est un lieu-dit célèbre par une carrière qui alimenta des controverses au sujet de l'authenticité de vestiges découverts en place (1863). En fait, Boucher de Perthes fût victime d'une supercherie: une machoire humaine et des outils taillés, qui aurait pu confirmer la présence de l'homme contemporain de ces outils anciens, avaient été introduits dans une coupe de la carrière par un des terrassiers. La promesse d'une récompense pour signaler des objets recherchés a souvent donné lieu, comme par hasard, à des découvertes en conséquence!
Le côté positif de cette situation fût d'attirer le monde savant sur les travaux du préhistorien et de valider d'autres vestiges tout à fait incontestables.